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Le Capital Relationnel

Question n°17

Nicolas Thély :

Dans ce contexte, de quelle manière peut-­on dire que le rapport au monde se fait d’un point de vue culturel et émotionnel, que les films et la musique sont des dispositifs qui leur permettent une approche sensorielle et symbolique du monde et du rapport à l’autre ?


Dominique Pasquier :

La centralité de la musique dans la vie est constatée statistiquement. Les jeunes écoutent beaucoup plus de musique qu’auparavant. C’est un phénomène qui a commencé dans les années 1960 et qui s’est énormément accentué dans les pratiques culturelles notamment observées en France par Olivier Donnat depuis 1973. La musique est le média central dans la culture juvénile d’ailleurs décrit comme quelque chose dont on ne peut se passer. Dans mes entretiens, une déclaration m’avait frappée : ‘‘une journée sans musique, je ne pourrais pas.’’ Il y a aussi cette écoute musicale en mobilité qui fait que c’est normal d’écouter de la musique partout. La musique a envahi le quotidien à tous les moments. Une grande partie des dépenses émotionnelles se fait autour de la musique. C’est assez étonnant de voir dans les entretiens auxquels je travaille actuellement (ce sont des entretiens de personnes entre 40 et 60 ans, employés et ouvriers en milieu rural), que la chose qu’ils communiquent le plus en famille, c’est la musique. Alors qu’il y a des bagarres autour des choix de programme de télévision, des choix de films de cinéma ; la musique c’est quelque chose où visiblement, il y a de l’émotion à transmettre, un échange d’expérience. Les émotions sont fortement centralisées autour de la musique.

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