Question n°2

Nicolas Thély :

Quand on tombe par hasard sur la page d’une Fanfiction, c’est presque rebutant pour un lecteur néophyte qui se sent très vite désorienté, et qui s’interroge sur le sens de la lecture à adopter, ne sachant à quelle partie du texte il doit accorder la priorité.

Dominique Pasquier :

C’est vrai et en plus, si on travaille sur des corpus complets, on se rend compte qu’il y a des formatages. C’est très impressionnant sur les Skyblogs car  les adolescents vont chercher beaucoup de poèmes dans des blogs qui sont répertoriés en tête de liste, et qui donc sont affichés comme ‘‘les plus lus’’, puisque c’est le seul critère dans la hiérarchie des blogs. Ils leur empruntent des mots, des bouts de poèmes, des bouts d’images et des idées. On essaie de se composer en copiant sur les premiers. C’est vraiment du réseau comme son nom l’indique, et l’on voit que des cercles de sociabilité relativement identifiables se créent car ce sont toujours les mêmes gens qui viennent et qui interviennent. Les récents travaux sur les chats montrent qu’il y a 10 % de gens qui laissent 90 % des messages. C’est donc un tout petit noyau d’éléments extrêmement actifs qui formatent les discussions, qui définissent les cadres d’interaction, et puis des intervenants ponctuels qui viennent et qui souvent ne participent pas.